la métamorphose du papillon

la métamorphose du papillon

La Vie antérieure

 

Dans Les Fleurs du Mal, les paysages, la nature ne sont jamais traités pour eux-mêmes, mais pour les symboles qu’ils offrent et les rêves qu’ils suscitent. Entre réminiscences esthétiques et fantasme, l’évocation de la vie antérieure révèle un art de vivre qui mêle souffrance et plaisir.

Les Fleurs du Mal, 1857

 

La Vie antérieure

 

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que de soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soi était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.



09/07/2008
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres