Apollon.
Dans la grande Antiquité, je suis devenu le dieu messager
Des cœurs et des arts sous les notes de ma lyre azurée,
Bel instrument inventé par Hermès afin à tous de divulguer
Les secrets de la poésie, de la raison, d’une vie harmonisée.
Je suis le fils de Zeus et de Léto, sa bien-aimée.
Je fus mis au monde avec Artémis, ma sœur comme moi désavouée
Par Héra, deuxième épouse de mon père, qui ne pouvait accepter
Ces deux naissances de l’Enfer, ces deux êtres inavoués.
Nous sommes avec ma sœur les deux plus grands archers
De toute l’Antiquité, les légendes vous l’ont à jamais confirmées.
Déesse de la chasse, Artémis à la lune est associée,
Belle petite sauvageonne, coureuse des bois dans un monde non civilisé.
Je suis le Dieu de la solaire clarté pour vous servir, vous purifier
Mais aussi pour vous apporter la mort par ma flèche empestée
Si vous ne suivez pas la bonne conduite, la pure civilité
Que je dois vous enseigner dans le seul but de vous protéger.
Vous m’aimez tous c’est un fait car la passion en vous j’ai éveillé
Par ma grande beauté et mes poésies que je viens vous clamer.
Tous vous désirez me toucher des nymphes de l’Olympe aux plus jeunes bergers
Et même si j’ai été un mouton de panurge, ce sont les nymphes qui auront mes baisers.
On m’attribue de nombreuses conquêtes dans l’Olympe et toute l’Antiquité
Et même si je ne peux le cacher seulement deux femmes j’ai épousé.
La première fut la douce Coronis, belle nymphe qui m’a donné
Asclépios, Dieu de la médecine, sur le bûcher des condamnés.
En secondes noces, j’ai épousé la muse Calliope que j’ai enlevé
Au roi de Thrace Oeagre mais que voulez-vous à sa poésie j’ai aussi succombé !
Ma belle m’a alors accordé la naissance de plusieurs fils dont un qui s’appelait
Hymenoes, joli Dieu du mariage, qui me ressemble trait pour trait.
Je sais que j’ai un jour osé donner mon amour à deux jeunes garçons rêvés
Mais l’amour n’a pas de vérité, pas d’âge, ni de sexe pour vous transporter.
Vous pouvez tous alors me rejeter et me condamner à errer,
Dans l’Olympe et dans tous les mondes secrets, seul pour l’éternité.
Je n’aurais de cesse de vous pourchasser et comme le Python je vous sacrifierais
Et en ma qualité de Dieu, je pourrais encore me purifier dans l’eau pure du Tempé.
Ne me croyez pas seul car j’ai été et serais toujours à Delphes adulé
Depuis qu’en dauphin je me suis transformé afin d’attirer des prêcheurs dans mon antique cité.
Je vous ai dans ce poème conté ma véritable histoire pas celle imaginée.
Je ne suis ni un démon ni un ange malgré mon immense beauté.
Je ne suis ni un Dieu ni un homme au fond de vous vous le savez.
Je suis seulement le miroir de vos pensées et de toutes les noires beautés qui s’y sont contemplées.
Thierry Bondeux
Recueil Au son de la lyre, Edition Mémoires et Cultures
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