El Desdichado
Je suis le ténébreux… le veuf… l'inconsolé.
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie;
Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus?... Lusignan ou Biron?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
El Desdichado (Gérard de Nerval).
Puis quand vient l'automne brumeuse
il se tait... avant les temps froids.
Hélas ! Qu’elle doit être heureuse
La mort de l'oiseau - dans les bois !
Gérard de Nerval, extrait de Dans les bois
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