la métamorphose du papillon

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L'union fait la force

 

"L'union fait la force." Telle est la devise de la Belgique. Autant dire que le royaume, après plus d'un an d'instabilité politique, est à bout de forces. Démissionnaire lundi, pour la troisième fois, le Premier ministre a été remis en selle par le roi Albert II jeudi soir. Yves Leterme reprend ainsi son bâton de pèlerin. A la recherche de l'unité perdue de la Belgique, le leader des chrétiens-démocrates ne sera pas seul. Même s'il s'occupera essentiellement des questions sociales et économiques, comme les rumeurs le laissaient entendre, Yves Leterme aura également son mot à dire sur l'architecture institutionnelle que devra bâtir le triumvirat appointé par Albert II.

Après trois jours de consultations, le Palais a annoncé que le roi avait demandé à deux hommes politiques francophones et au ministre-président de la communauté germanophone de Belgique d'"examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel" entre les deux principales communautés linguistiques du pays. François-Xavier de Donnea (Mouvement réformateur-droite), Raymond Langendries (Centre démocrate humaniste) et Karl-Heinz Lambertz (Parti socialiste) ont accepté cette mission de médiation et remettront leurs conclusions le 31 juillet. Le roi a également demandé au gouvernement de "promouvoir au maximum" les chances de succès de cette mission, dit un communiqué du palais.

 

Fête nationale sans union

Les chrétiens-démocrates (CD&V) ont donc finalement accepté, peu ou prou, ce qu'ils avaient alors jusque-là refusé : gérer essentiellement l'économique et le social et laisser l'essentiel des réflexions sur les réformes institutionnelles permettant aux 10 millions d'habitants (60% de Flamands, 30% de Wallons) de "vivre ensemble" à un conseil de sages. Volonté de laisser les "francophones" porter seuls la responsabilité d'un nouvel échec, stratégie d'attente jusqu'aux élections de juin 2009? Les éditorialistes francophones du plat pays s'interrogent...

Investi en mars dernier alors que le CD&V avait remporté les élections législatives de juin 2007, après neuf mois d'un blocage politique qui a contraint son prédécesseur, Guy Verhofstadt, à assurer un intérim, Yves Leterme s'était donné jusqu'au 15 juillet pour parvenir à un accord entre partis néerlandophones et francophones sur la réforme des institutions et la redéfinition du partage des compétences entre l'Etat fédéral et les régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles). Sans succès. Il a également échoué sur la réforme de l'arrondissement électoral "BHV" - pour Bruxelles-Hal-Vilvorde -, où quelque 120000 francophones enclavés en Flandre peuvent voter pour des listes électorales francophones.

Lundi, la Belgique, créée il y a 177 ans, fêtera son indépendance et le serment de fidélité du roi Léopold Ier, prononcé le 21 juillet 1831.
Albert II prononcera à cette occasion un discours qui aura sans doute une résonnance politique particulière. Le conseil des sages et le gouvernement Leterme IV auront alors encore dix jours pour trouver une issue institutionnelle.

 



20/07/2008
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