la métamorphose du papillon

la métamorphose du papillon

Les promesses d'un visage.

 

J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés
D'où semblent couler des ténèbres
Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensées
Qui ne sont pas du tout funèbres.

Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux
Avec ta crinière élastique
Tes yeux, languissamment, me disent : " Si tu veux,
Amant de la muse plastique

Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité
Et tous les goûts que tu professes
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu'aux fesses

Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,

Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur
Nuit sans étoiles, Nuit obscure !

Charles Baudelaire 

 

 

 

 



12/02/2009
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